Les humoristes québécois sont nombreux à vouloir percer l’imposant milieu de l’humour français. Anthony Kavanagh, Stéphane Rousseau, Michel Courtemanche et de nombreux autres ont tenté l’aventure avec beaucoup moins de succès. Ces prochains mois, Rachid Badouri, Louis-José Houde, Martin Matte et Patrick Groulx essaieront de faire rire les Français. Jusqu’à quel point le pari est-il possible ?
C’est dans les coulisses du Zénith, à l’occasion du spectacle Just For Love, que l’on a parlé du sujet avec Arthur, Anne Roumanoff, Luce Rozon et Gilbert Rozon.
Lui qui en a vu d’autres, Gilbert Rozon affirme qu’il y a de la place pour les Québécois en humour, en France. « Il suffit d’y mettre l’effort. Ce n’est pas parce que tu débarques de Montréal, où tu as mis 10 ans pour devenir une vedette, que tu vas la devenir en deux semaines à Paris. Je dirais que c’est au moins cinq ans de travail pour n’importe quel humoriste québécois pour conquérir le marché français. En général, c’est du boulot, de l’effort, beaucoup de tournées, des promotions et beaucoup de télé. Il faut taper sur le même clou. »
« Les Français veulent des gens sincères, généreux et drôles, indique Arthur. Si les Québécois arrivent avec de l’humilité, la porte est grande ouverte. Stéphane Rousseau et Anthony Kavanagh ont fait leur première télé avec moi. Rachid va aussi le faire le 3 octobre prochain.
À mes yeux, il y a de la place pour tout le monde au soleil, ajoute l’animateur et humoriste. Le talent, peu importe d’où il vient, on le prend. Nous sommes citoyens et humoristes du monde. »
Travail de longue haleine
Directrice artistique de Juste pour rire, Luce Rozon a accompagné de nombreux humoristes dans leurs aventures européennes. « Je suis venue avec Jean- Marc Parent et j’y ai aussi vu Louis-José Houde. Je pense que les humoristes québécois sont très bien perçus. Mais dans un nouveau pays, il faut que tu t’imprègnes de la culture. Il faut que tu t’installes un bout de temps. Tu ne peux pas entrer à l’Olympia comme ça. Tu dois commencer par une salle de 50 places, et il y en a 1 000 autres à côté de toi qui veulent faire la même chose. »
Présence physique
Selon Gilbet Rozon, il est primordial pour un artiste qui souhaite véritablement percer le marché français d’y passer quelques mois par année. « Il faut que tu viennes à Paris d’octobre à avril. Ça se joue vraiment dans la haute saison. Et l’été, tu peux très bien mener ta carrière au Québec.
« L’automne en France est très important, tout comme le début janvier et février. Si t’arrives à être présent à ces moments-là, tu peux donner l’illusion que tu es tout le temps là. C’est important de garder une présence physique. »
Mais outre ces facteurs, qu’est-ce qui fait qu’un artiste réussira véritablement à se démarquer dans la mer de compétition en humour ?
« Il faut que tu aies un très bon show et que tu sois exceptionnel en promotion, répond le fondateur de Juste pour rire. On ne peut pas acheter beaucoup de publicité en France, car c’est hors de prix, à 60 000 euros pour une annonce de 30 secondes. Tu ne peux donc pas imposer quelqu’un par la publicité. C’est là que les apparitions télé deviennent importantes. »
Plafond de verre
De son côté, Anne Roumanoff se montre beaucoup moins optimiste quant aux chances des Québécois de connaître du succès en France.
« Ce n’est pas évident pour eux, car il y a déjà beaucoup de monde. Je crois aussi qu’il y a un plafond de verre pour eux, un mur invisible. Les gens font semblant d’être contents de voir les humoristes québécois venir ici, alors que ça les fait chier.
Il y a aussi le fait que pour un humoriste québécois, c’est dur de comprendre le fonctionnement de la société française, qui est très différente de la québécoise. L’humour est basé sur une réaction et il faut donc comprendre comment se comporter dans un autre pays, la manière d’être et de s’habiller. »
Just for Rachid
« Êtes-vous prêts à recevoir de l’amour ? », a demandé, hier soir, Arthur au public du Zénith. Avec Just For Love, il s’agissait de présenter au public parisien le même gala offert l’été dernier, à Montréal, dans le cadre du Festival Juste pour rire.
Cette soirée, animée les autres années par le duo Stéphane Rousseau et Frank Dubosc, ainsi que Florence Foresti, sert généralement à présenter au public des humoristes prometteurs français, ainsi que quelques Québécois.
Initialement prévu au programme, Martin Matte a finalement dû décliner l’invitation. Présent au gala cet été, Jean-Marc Parent n’a pu, lui non plus, faire le voyage pour les trois représentations au Zénith.
Ainsi, hier soir, Rachid Badouri représentait seul, et bien fièrement les humoristes québécois. Il sera accompagné par Stéphane Rousseau pour les deux derniers soirs.
Questionné avant le spectacle, Gilbert Rozon n’a pas caché que cette participation de Rachid au gala Just For Love était pour le faire connaître d’un plus large public.
Échos très encourageants
À quelques jours de ses premiers spectacles au Temple, l’humoriste québécois a littéralement le vent dans les voiles. « Rachid rentre dans une semaine, pour son deuxième passage à Paris, et on a déjà de très beaux échos. C’est encourageant », dit Luce Rozon, de Juste pour rire.
Arrivé sur scène en fin de spectacle, c’est un Rachid Badouri nerveux, mais déchaîné qui s’est présenté au public du Zénith. Les spectateurs, qui ont pour la plupart applaudi poliment à son entrée sur scène, ont ri avec sincérité durant tout le numéro. Les réactions ont été parmi les meilleures de la soirée.
Il faut dire que Rachid possède très bien son matériel, lui qui livre des blagues de son spectacle Arrête ton cinéma.
Showman comme pas un et capable de prendre l’accent français international, le comique a démontré que son succès en territoire français n’est qu’une question de temps
C’est dans les coulisses du Zénith, à l’occasion du spectacle Just For Love, que l’on a parlé du sujet avec Arthur, Anne Roumanoff, Luce Rozon et Gilbert Rozon.
Lui qui en a vu d’autres, Gilbert Rozon affirme qu’il y a de la place pour les Québécois en humour, en France. « Il suffit d’y mettre l’effort. Ce n’est pas parce que tu débarques de Montréal, où tu as mis 10 ans pour devenir une vedette, que tu vas la devenir en deux semaines à Paris. Je dirais que c’est au moins cinq ans de travail pour n’importe quel humoriste québécois pour conquérir le marché français. En général, c’est du boulot, de l’effort, beaucoup de tournées, des promotions et beaucoup de télé. Il faut taper sur le même clou. »
« Les Français veulent des gens sincères, généreux et drôles, indique Arthur. Si les Québécois arrivent avec de l’humilité, la porte est grande ouverte. Stéphane Rousseau et Anthony Kavanagh ont fait leur première télé avec moi. Rachid va aussi le faire le 3 octobre prochain.
À mes yeux, il y a de la place pour tout le monde au soleil, ajoute l’animateur et humoriste. Le talent, peu importe d’où il vient, on le prend. Nous sommes citoyens et humoristes du monde. »
Travail de longue haleine
Directrice artistique de Juste pour rire, Luce Rozon a accompagné de nombreux humoristes dans leurs aventures européennes. « Je suis venue avec Jean- Marc Parent et j’y ai aussi vu Louis-José Houde. Je pense que les humoristes québécois sont très bien perçus. Mais dans un nouveau pays, il faut que tu t’imprègnes de la culture. Il faut que tu t’installes un bout de temps. Tu ne peux pas entrer à l’Olympia comme ça. Tu dois commencer par une salle de 50 places, et il y en a 1 000 autres à côté de toi qui veulent faire la même chose. »
Présence physique
Selon Gilbet Rozon, il est primordial pour un artiste qui souhaite véritablement percer le marché français d’y passer quelques mois par année. « Il faut que tu viennes à Paris d’octobre à avril. Ça se joue vraiment dans la haute saison. Et l’été, tu peux très bien mener ta carrière au Québec.
« L’automne en France est très important, tout comme le début janvier et février. Si t’arrives à être présent à ces moments-là, tu peux donner l’illusion que tu es tout le temps là. C’est important de garder une présence physique. »
Mais outre ces facteurs, qu’est-ce qui fait qu’un artiste réussira véritablement à se démarquer dans la mer de compétition en humour ?
« Il faut que tu aies un très bon show et que tu sois exceptionnel en promotion, répond le fondateur de Juste pour rire. On ne peut pas acheter beaucoup de publicité en France, car c’est hors de prix, à 60 000 euros pour une annonce de 30 secondes. Tu ne peux donc pas imposer quelqu’un par la publicité. C’est là que les apparitions télé deviennent importantes. »
Plafond de verre
De son côté, Anne Roumanoff se montre beaucoup moins optimiste quant aux chances des Québécois de connaître du succès en France.
« Ce n’est pas évident pour eux, car il y a déjà beaucoup de monde. Je crois aussi qu’il y a un plafond de verre pour eux, un mur invisible. Les gens font semblant d’être contents de voir les humoristes québécois venir ici, alors que ça les fait chier.
Il y a aussi le fait que pour un humoriste québécois, c’est dur de comprendre le fonctionnement de la société française, qui est très différente de la québécoise. L’humour est basé sur une réaction et il faut donc comprendre comment se comporter dans un autre pays, la manière d’être et de s’habiller. »
Just for Rachid
« Êtes-vous prêts à recevoir de l’amour ? », a demandé, hier soir, Arthur au public du Zénith. Avec Just For Love, il s’agissait de présenter au public parisien le même gala offert l’été dernier, à Montréal, dans le cadre du Festival Juste pour rire.
Cette soirée, animée les autres années par le duo Stéphane Rousseau et Frank Dubosc, ainsi que Florence Foresti, sert généralement à présenter au public des humoristes prometteurs français, ainsi que quelques Québécois.
Initialement prévu au programme, Martin Matte a finalement dû décliner l’invitation. Présent au gala cet été, Jean-Marc Parent n’a pu, lui non plus, faire le voyage pour les trois représentations au Zénith.
Ainsi, hier soir, Rachid Badouri représentait seul, et bien fièrement les humoristes québécois. Il sera accompagné par Stéphane Rousseau pour les deux derniers soirs.
Questionné avant le spectacle, Gilbert Rozon n’a pas caché que cette participation de Rachid au gala Just For Love était pour le faire connaître d’un plus large public.
Échos très encourageants
À quelques jours de ses premiers spectacles au Temple, l’humoriste québécois a littéralement le vent dans les voiles. « Rachid rentre dans une semaine, pour son deuxième passage à Paris, et on a déjà de très beaux échos. C’est encourageant », dit Luce Rozon, de Juste pour rire.
Arrivé sur scène en fin de spectacle, c’est un Rachid Badouri nerveux, mais déchaîné qui s’est présenté au public du Zénith. Les spectateurs, qui ont pour la plupart applaudi poliment à son entrée sur scène, ont ri avec sincérité durant tout le numéro. Les réactions ont été parmi les meilleures de la soirée.
Il faut dire que Rachid possède très bien son matériel, lui qui livre des blagues de son spectacle Arrête ton cinéma.
Showman comme pas un et capable de prendre l’accent français international, le comique a démontré que son succès en territoire français n’est qu’une question de temps
لمعرفة المزيد زوروا الموقع http://www.le-rire.org , pour plus d'infos visiter http://www.le-rire.org
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire