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samedi 20 août 2011

Fellag Tous les Algériens sont des mécaniciens



Le moteur d’une voiture est le seul endroit du pays où la démocratie s’exerce en toute liberté, égalité, fraternité.

La machine comique

On peut être démocrate, apostat, islamiste, évangéliste, athée, hindouiste, blanc, jaune, noir, un idiot international, un imbécile du Djurdjura ou un crétin des Alpes… Face à un carburateur grippé, une batterie à plat, un radiateur qui fuit, la nature humaine oublie ses discordes et renoue avec la solidarité originelle.

La mécanique est l’art de se sortir des situations compliquées de la vie quotidienne. En lorgnant du côté d’Alfred Jarry, on pourrait presque dire qu’elle est l’art des solutions imaginaires. C’est en tout cas ainsi que l’entend Fellag. Selon lui, tous les Algériens sont des mécaniciens. De là à dire que ce sont tous des pataphysiciens il n’y a qu’un pas… qu’il se garde quand même de franchir. Mais l’humour aussi est, à sa façon, une mécanique.

En ce domaine, Fellag est passé maître. Dans ce nouveau spectacle, il associe la crise de l’eau en Algérie à l’arrivée massive des Chinois dans le pays, la mécanique automobile, l’utilisation systématique de l’humour noir par ses concitoyens pour « graisser » les rouages de l’espoir et de l’équilibre psychologique qui ont trop souvent tendance à se rouiller.

L'Histoire

Salim occupait jadis le poste d'intendant général dans un lycée et sa femme Shéhérazade celui de professeur de français. Faisant partie de la génération des Algériens qui a été formée en langue française, ils se sont retrouvés tous deux au chômage après que la loi sur l'arabisation de l'enseignement fut décrétée.

Ils ont dû quitter le logement de fonction qu'ils occupaient à l'intérieur du lycée pour se retrouver avec leurs enfants dans un bidonville de la périphérie d'Alger.

En bon Algérien « qui se respecte », Salim s'est toujours frotté avec succès à ce sport national qu'est la mécanique. Pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille, il a ouvert un atelier de réparation automobile.

Avec une verve toute méditerranéenne, ce couple truculent nous raconte leur vie. Ils nous fait également découvrir les personnages hauts en couleurs qui animent ce campiello algérien. Il nous révèle l'absurde de leur quotidien, il témoigne de l'ingéniosité de chacun pour accéder par la ruse à la modernité et aux technologies nouvelles.

Les activités de l'atelier de mécanique, les techniques farfelues pour fabriquer des paraboles avec des couscoussiers destinées à capter les médias internationaux, les astuces déployées pour faire face aux coupures d'eau imposées depuis les années 1980 jusqu'à nos jours, font partie des mécanismes de résistance dont Shéhérazade et Salim sont les acteurs. Avec un humour parfois noir et souvent tendre, ils nous entraînent joyeusement dans cette société où la tradition et la modernité ne cesse de jouer au chat et à la souris.

Fellag.


Fellag est de retour sur scène pour nous parler de cette patrie, l'Algérie, source de tant d’inspiration. En vrai conteur, il prend un grand plaisir à nous faire vivre avec truculence et force détails les situations ubuesques dans lesquelles marine le peuple algérien.

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